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Intervention précoce : phases et conditions-cadres
La démarche d’intervention précoce (IP) a pour but de reconnaître le plus précocement possible les premiers signes et indicateurs de problème, de clarifier le besoin d’agir afin de trouver des mesures adaptées et de soutenir les personnes concernées. Cette approche peut être mise en place pour faire face à différentes problématiques socio-sanitaires telles que les comportements ou consommations à risques, les addictions, les troubles de santé psychique, etc. et ceci à tous les âges de la vie.
L’IP comprend quatre phases :
- Repérage précoce : repérer le plus tôt possible les signes et indicateurs de problèmes émergents auprès des personnes et des groupes.
- Appréciation de la situation : analyser la situation en procédant à une appréciation globale des facteurs de risques et de protection sur le plan individuel, collectif et institutionnel en tenant compte de la dynamique entre ces différentes dimensions.
- Intervention précoce : identifier, élaborer et mettre en œuvre les mesures appropriées sur les plans individuels, collectifs et institutionnels.
- Évaluation : évaluer le processus et l’effet des mesures et envisager d’autres interventions le cas échéant.
La démarche d’IP nécessite de contrôler et d’aménager au préalable les conditions-cadres propres à chaque setting. Ces conditions définissent le cadre dans lequel les différentes phases de l’IP peuvent être mises en œuvre et les différents éléments de l’approche IP s’implémentent. Les conditions-cadres d’une institution sont centrales : elles constituent le fondement de toute action, notamment dans le cadre de l’IP. Leur optimisation a un effet positif sur les autres domaines.
- La mise en œuvre d’une démarche IP devrait se baser sur un mandat politique ou institutionnel et disposer de ressources en matière de financement, de temps et de personnel.
- Il est important de définir au préalable des rôles clairs, des processus, des objectifs ainsi qu’une posture commune à adopter pour l’ensemble de la démarche.
- Avant toute démarche ciblant des individus en particulier, les institutions établissent des règles visant l’équité, l’auto-détermination et la lutte contre les discriminations (stigmatisation).
- Les institutions connaissent les offres de promotion de la santé et de prévention et considèrent l’intervention précoce comme un moyen parmi d’autres (p. ex. actions sur les structures, auprès des groupes spécifiques, des individus voire de l’ensemble de la population).
- Les institutions agissent de manière subsidiaire et ne se substituent pas à la résolution des problèmes par la personne elle-même, ses proches ou par la communauté.